- G., est-ce que j’ai un accent?
- Et rebelote... Mais non, Cristina, tu n’as pas d’accent.
- Mais si, j’en ai un. Tu ne dis ça que pour me faire plaisir.
- Si tu le sais déjà, alors à quoi bon demander?
- J’aurai tout donné pour ne pas avoir d’accent, pour me fondre complètement dans le paysage linguistique francophone.
- Détrompe-toi, tout le monde a un accent.
- Mais non.
- Mais si.
- Prends Béatrice Schönberg, par exemple. Tu n’arriveras jamais à me convaincre que Béatrice Schönberg a un accent.
- Elle aussi, bien sûr. C’est l’accent France 2, un accent comme les autres.
- Tu me mènes en bateau, G.
- Je ne te mène pas en bateau. Simplement, je ne comprends pas cette obsession avec la prononciation correcte du français. Tu t’exprimes tout à fait correctement, bon sang.
- Est-ce que cette expression, "mener en bateau", est d’usage courant dans la société contemporaine?